les états sensationnels
performance
crédit photo :
Mathis Berchery
à propos
les états sensationnels est un recueil de nouvelles poétiques et de poèmes. Ils s'articulent en deux types de textes : 1. les Untel à la troisième personne du singulier, qui forment une collection de portraits d'individus contemporains tous définis par un seul attachement ;2. les Fugues, cinq prises de paroles au présent, à la première personne, engageant des expériences multiples du corps en fuite, cherchant le détachement par a.l’épuisement physique par la course, b.la recherche du premier cri dans l’orage, c.le devenir larve au fond d’un parc, d.le déversement d’un courroux contenu dans les normes, e.l’abandon solitaire dans une douche nuit.
L’écriture s'inscrit dans un questionnement sur la possession, l'appartenance et la propriété, ainsi que sur la possibilité de se départir des habitudes de corps et de relation qui dominent. Une forme de sauvagerie a été recherchée, qui renouerait avec le cri, avec des sensations intimes, extrêmes, limites, offrant la possibilité d'enquêter et d'explorer d'autres hypothèses d'existence, d'autres formes de vie du corps humain, en renouant tactilement avec des liens élémentaires, avec le sol, l'instinct, la faim. Cette recherche du corps dans le divers suit deux tendances dans le livre : d'une part celle de la fuite, de l'exaspération et de l'épuisement (des mots, du souffle, des forces), et d'autre part celle de l'introspection, du repli sur soi, de la plongée dans la mémoire et dans les survivances du corps ; autrement dit, la tendance à aller au bout de son corps, et celle de trouver l'origine de son corps. Et ces deux tendances sont agencées selon un glissement du domestique à l'espace public, extérieur, l'interaction, pour aller vers l'organique, voire l'animal.
Avec les états sensationnels, le livre est pensé comme un espace, le texte comme une partition, les mots autant comme sens que sons. L’espace scénographié convoque la veillée, la nuit en partage, propose d’entrer dans l’état “nidra” de la conscience, pour laisser pensées et corps circuler au seuil de possibles devenir.
Déroulé de la performance
Les spectateur.rice.s sont accueillis par un individu mutique, distributeur de portraits d’Untel sous enveloppes, rythmant sa distribution par le son d'une sonnette de table, « Ting ! ». Iels pénétrent la salle dans la pénombre et rejoignent un gradin qui propose un point de vue global extérieur sur le dispositif.
Les spectateur.rice.s sont invités à découvrir l'installation lumineuse qui se révèle au fur et à mesure que l'oeil s'habitue à l'obscurité.
Puis, certaines lampes, sortes d’organismes-nids, s'illuminent davantage, et derrière chacune un corps se révèle, et une voix dresse un portrait de « Untel ». Les spectateur.rice.s sont invité.e.s à choisir l'un des portraits entendus, en prenant place au coeur de l'installation, où les lecteur.rice.s les attendent.
C'est une polyphonie, une lecture simultanée des textes, un composition sonore dont l’instrument est le texte oral. Les spectateur.rice.s n'ont pas accès à tout, mais dans ce bourdonnement de voix, des silences laissent surgir des extraits de ce que les autres groupes entendent. Le livre est diffracté, l'attention répartie en des lieux, voix et temps divers, créant un lien de curiosité entre les participant.e.s à la performance.
︎ Théâtre Francine Vasse, NANTES, 2021
︎Chapelle Dérézo, sortie de résidence, BREST, 2020
version audio
Réalisé à partir d’enregistrement de lectures urbaines par des passant.e.s, dans le cadre d’une résidence à Brest, à la Chapelle Dérézo, en vue d’une diffusion sous forme d’installation sonore.
visuels de performance
soutiens
Résidences :
Au bout du Plongeoir
Chapelle Dérézo
Les Fabriques - laboratoires artistiques
Co-production :
Itinéraires d'artistes : coopération Rennes-Nantes-Brest-Rouen
Fondation SNCF
Ville de Rennes