interview
Cnap & Adagp 2023
Vidéo réalisée par Jean-Nicolas Schoeser (@trysteros), commandée par le CNAP et l’ADAGP dans le cadre de la Bourse Suite 2022-2023, pour l’exposition hush. Charleville-Mézière, mars 2023.
à propos
A partir de la notion de naturalisme et de la propension ontologique moderne, contemporaine, historiquement européenne à tout enregistrer, tout fragmenter – temporellement, spatialement, objectivement – je m'interroge sur la fabrication et la performativité des images, ainsi que sur l'imaginaire conservateur et l'écart qu'elles produisent avec la présence, le mouvement de la vie.
Ma démarche artistique se situe au croisement des arts visuels et de la littérature. Je pense installations et performances comme des modes de publication, d'oralité, des dispositifs d'expérience sensible qui ouvrent la voix et l'espace à des habitudes, des langages, des attitudes alternatives, à la composition d'un collectif fictionnel incarné, une clairière ouverte où devenir une île déviante. Il s’agit là d’habiter l’imaginaire, les images et les textes.
Aude de Bourbon Parme, 2023
Quand les relations deviennent formes (+)
Par le travail du fragment – textuel et visuel – je développe une approche qui considère toute chose éphémère, qui s'intéresse à la recomposition contextuelle, à l'agencement des espaces, l'agentivité et le performativité des formes et des paroles.
L'anthropologie est au cœur de mes recherches car elle m'amène à mettre en question la domestication de l'être humain par lui-même et son inter-dépendance avec le reste, la nature.
Mon travail artistique est la manifestation d'un désir de fondre la frontière entre le donné naturel et ses représentations, de les réconcilier afin que ces deux notions soient entendues comme des contingences mouvantes et non comme des normes irrémédiablement épuisées sur lesquelles reposer.
Ma démarche artistique se situe au croisement des arts visuels et de la littérature. Je pense installations et performances comme des modes de publication, d'oralité, des dispositifs d'expérience sensible qui ouvrent la voix et l'espace à des habitudes, des langages, des attitudes alternatives, à la composition d'un collectif fictionnel incarné, une clairière ouverte où devenir une île déviante. Il s’agit là d’habiter l’imaginaire, les images et les textes.
« Mathis crée de nouvelles réalités à expérimenter, à vivre et non pas uniquement à admirer ou à posséder. »
Aude de Bourbon Parme, 2023
Quand les relations deviennent formes (+)
Par le travail du fragment – textuel et visuel – je développe une approche qui considère toute chose éphémère, qui s'intéresse à la recomposition contextuelle, à l'agencement des espaces, l'agentivité et le performativité des formes et des paroles.
L'anthropologie est au cœur de mes recherches car elle m'amène à mettre en question la domestication de l'être humain par lui-même et son inter-dépendance avec le reste, la nature.
Mon travail artistique est la manifestation d'un désir de fondre la frontière entre le donné naturel et ses représentations, de les réconcilier afin que ces deux notions soient entendues comme des contingences mouvantes et non comme des normes irrémédiablement épuisées sur lesquelles reposer.
« La démarche poétique et performative de Mathis Berchery se rapproche de ce que Cristina De Simone nomme la "proféraction" ; qui met l’accent sur la profération de texte poétique comme action, où la performance orale est l’enjeu esthétique principal, et qui représente l’état culminant d’intensité que les poètes-performers souhaitent atteindre. »
Pierre Ruault, 2022 ; Les yeux rives (+)
Enfin, le corps tient une place centrale dans mon approche plastique et textuelle. Il est en permanence question de chercher la place d'un corps dans les dispositifs, son échelle, ses déplacements, le point de vue mobile de son regard, et donc par là d'interroger les manières contemporaines d'accéder au visible, au savoir, d'accueillir, de s'adapter, de protéger. La fixité n'existe pas, elle est toujours mise en branle dans mon travail afin d'attiser l'attention des spectateur.rices, de les rendre sensibles à l'idée multiperspectiviste que tout a le droit.
Mathis Berchery